Hommage à Jean François BOICHARD

Jean-François Boichard est décédé (Nécrologie - Est Républicain du 08 janvier 2020)

Un séisme dans la commune et dans le canton, où tout le monde pleure « Jeff », l’enfant du pays. Jean-François Boichard, nous a quittés dimanche 5 janvier 2020 à l’hôpital de Strasbourg après une lourde opération. Son départ laisse dans la peine son épouse, Alexandra Brocard et ses deux filles, Candice, née en 2008 et Agathe, née en 2013. Ainsi que ses parents, Roger et Marianne, qui l’ont vu naître le 27 février 1976 à Belfort.

Ses engagements, associatifs et citoyens, étaient nombreux, ainsi que ses amis. Jean-François Boichard était 1er adjoint au maire de Morvillars depuis 2011. En charge de l’urbanisme et des travaux publics, il a conduit de nombreux dossiers et ne comptait pas ses heures.

Enseignant, professeur de vente à Saint-Joseph et à Notre-Dame, il disait avoir « beaucoup appris des dossiers techniques à la mairie ». Tous les élus, élèves, professeurs pleurent « quelqu’un de bien », un homme simple, loyal, sympathique, et à la mairie, « un pilier de l’exécutif ».

Jean-François Boichard était aussi un pilier du football, présent depuis ses 6 ans sur le terrain, fidèle à l’AS Méziré. Joueur, entraîneur des jeunes et des seniors, il trouvait le temps d’encadrer les stages et sélections de la Ligue Bourgogne Franche-Comté au Centre technique de Grandvillars. Il encourageait ses filles, Candice et Agathe, passionnées de danse sur glace, licenciées à Belfort. « Jeff » n’a jamais quitté son pays : élève à l’école privée de Morvillars, il a fait Sports Études à Valdoie, est entré au collège Notre-Dame, au lycée Follereau, à l’IUT de Belfort où il est sorti avec une licence. Jeune marié, le couple s’est installé à Méziré puis au 10 rue du Chêne à Morvillars en 2008.

Son départ est un arrachement pour sa famille et pour tous, il part vraiment « trop tôt ». Il laisse un grand vide. Ses obsèques auront lieu ce jeudi 9 janvier à 14 h en l’église de Morvillars.

Avis de décès  - famille

Avis de décès - mairie de Morvillars

Avis de décès - Institution Saint-Joseph et Cours Notre Dame-des-Anges - Belfort

Hommage à Jean-François BOICHARD – Cérémonie des obsèques du 9.01.2020 - Texte de Madame Françoise RAVEY, maire de Morvillars

Hommage à Jean-François BOICHARD – Cérémonie des obsèques du 9.01.2020 - Texte de Madame Françoise RAVEY, maire de Morvillars

 

C’est impressionnant … JEF, Je ne sais si tu aurais pu l’imaginer : l’église est pleine à craquer… Cette église que l’on affectionne tant, et pour laquelle tu as passé des heures et des heures en réunions de chantier dans le cadre de sa rénovation récente … Qui aurait dit qu’elle allait accueillir ton cercueil seulement 2 années plus tard ?... On en a gros sur la patate …

En 9 ans, en tant que maire, j’ai déjà eu à intervenir dans des situations douloureuses … mais quoi de plus difficile que de rendre hommage publiquement et de dire adieu à un collègue élu, un ami, à l’occasion de son décès ? Pourtant, cette situation s’est produite à 2 reprises déjà, avec le départ prématuré de Thierry Maranzana, notre conseiller municipal et ami d’enfance décédé en 2013. Deux fois de trop. Jamais je n’aurais pensé que l’exercice le plus difficile du mandat serait à nouveau imposé par toi, mon 1er adjoint, dans de telles circonstances dramatiques. On n’y croyait pas … Et on n’y croit toujours pas.

Le temps s’est arrêté en ce 22 octobre dernier, depuis les 1ers symptômes de cet ennemi sournois qui t’a choisi pour mener un combat si injuste et à armes inégales. Nous ignorions qu’il y aurait un AVANT le 22 octobre … et un APRES. Un mois interminable pour préciser le diagnostic. Puis un mois pour agir … et pour « sauver le soldat BOICHARD ». L’opération mi-décembre à Strasbourg avait réussi. L’espoir nous animait. Puis, 1 jour après ta sortie des soins intensifs : cette hémorragie massive et la vie qui te quitte … A peine 2 mois s’étaient écoulés. Deux mois, c’est trop long pour une souffrance psychologique … mais c’est en même temps très court. Un délai très court qui t’arrache aux tiens avec la violence d’un accident. Un cataclysme. La sidération. Un cauchemar. Pire : un cauchemar, on finit par se réveiller …

La réalité est là, criante d’injustice. La colère aussi … pourquoi si jeune ? Une vie … plusieurs vies brisées. JEF, ta place n’est pas dans ce cercueil. Tu étais le plus jeune des hommes du Conseil Municipal. Pourquoi te reprendre si tôt ? Te ravir à ta famille et à tous ceux qui t’aiment ? Pourquoi ne pas t’avoir permis de poursuivre ce que tu faisais si bien, c’est-à-dire rendre les gens heureux autour de toi : vivre ta vie de couple, élever tes enfants, enseigner auprès des autres, donner la passion du sport, rire avec tes amis, contribuer à l’évolution de notre village et aboutir ensemble les grands projets au profit des habitants. Pourquoi interrompre cela ?

Un gâchis … Même lorsqu’on est croyant, il y a de quoi douter. La Foi vacille à l’épreuve d’une telle injustice … Je me souviens qu’un matin de décembre où j’étais venue te rendre visite, tu m’as dit : « Françoise, mon vœu le plus cher serait de vieillir. » Un vœu accessible pour la plupart des personnes … qui t’a pourtant été refusé. J’ai entendu de nombreuses fois à ton propos : « pourquoi ce sont les gens biens qui partent en premier ? » De manière posthume, tout le monde est pétri de qualité … mais pour toi, ce n’est pas de la langue de bois. Tu es pour nous tous, un exemple d’intelligence, d’intégrité, d’honnêteté, de dévouement, de bienveillance et surtout digne de confiance.

Apprécié par tout le monde, avec un capital sympathie inépuisable. Nous avions une estime et une confiance réciproques sans limite. Tu étais aussi plein d’humour … et bon public pour nos blagues. Nous n’avons pas oublié de rire, tout en travaillant de manière acharnée … parfois jusqu’à 2 ou 3h du matin … Notre devise était – et restera – : faire son travail sérieusement sans se prendre au sérieux. On a tous donné sans compter pour ce village et ses habitants que l’on aime.

Et toi JEF, tu étais prêt à t’investir plus encore … à long terme … Alexandra, tu m’as dit avoir compris avec quelle passion JEF s’investissait. Tu as accepté ces heures prises sur la vie privée au profit de la cause publique parce que tu t’es rendue compte qu’il était fier de sa mission d’adjoint au maire et qu’elle le rendait heureux. Tu as voulu que JEF parte avec son écharpe tricolore en bandoulière, par reconnaissance pour son engagement. Nous en sommes très touchés et ce souvenir nous accompagnera longtemps.

Le soldat BOICHARD n’a pu être sauvé. Après ce carnage, il va falloir que l’on ramasse ce symbole tricolore et que l’on continue sans toi, un peu comme l’étendard d’un porte-drapeau tombé dans un champ de bataille. Nous trouverons la force pour toi de poursuivre l’action publique commencée. A présent, nous sommes bien obligés d’encaisser la dure réalité. Il faut survivre. Nous sommes tous amputés d’un morceau de notre cœur … et moi, en plus, de mon bras droit … même si ce n’est pas comparable à l’incommensurable douleur de tes proches.

Jean-François, nous espérons que tu perçois tous ces témoignages d’amitié, d’amour et que cette bienveillance accompagnera ton âme dans le voyage qui lui est réservé. De là où tu seras désormais, protège ta famille : Alex, ton épouse, qui est exceptionnelle d’amour, de force et de volonté, Candice et Agathe, tes filles, Marianne et Roger, tes parents et soit un guide pour nous tous. Le Conseil Municipal était ta 2ème famille. Nous serons toujours là pour ta 1ère famille. En témoignage de notre reconnaissance et de notre amitié, tous les membres du Conseil Municipal seront potentiellement des parrains et des marraines supplémentaires pour tes petites.

Adieu JEF.

Merci pour tout.

Repose en paix.

Françoise Ravey - Maire de Morvillars

Jean-François BOICHARD - quelques photos

 
Outils d'accessibilité