Collège Lucie Aubrac

Création du collège

Lorsque l’Inspection Académique a proposé à la commune d’ouvrir, en 1964, une première classe de 6ème au château, le maire de l’époque Henri Monnier a tout de suite été d’accord. La commune de Grandvillars avait refusé la proposition.

Le premier principal du collège a été Robert Hosatte, auparavant directeur de l’école publique.

 

Des nouvelles classes ont été ouvertes chaque année pour offrir aux élèves du secteur (Grandvillars, Morvillars, Méziré, Bourogne, Froidefontaine et Charmois) les quatre niveaux de la 6ème à la 3ième. Des classes ont été installées dans des préfabriqués, sur la place devant le château, avant la construction de la première tranche du collège à sa place actuelle. Une cantine a été créée au château. L’agrandissement du collège, avec la 2ème partie des bâtiments date de 1977. Le bâtiment administratif, une nouvelle cantine et les logements du personnel ont été construits en 1978.

Le collège Lucie Aubrac, baptisé par Raymond

Article Le Pays le 11/09/2010 par Karine Frelin

Raymond Aubrac, assis, a écouté avec attention les élèves de troisième du collège lire des textes à la mémoire de son épouse. Il existe 16 collèges Lucie-Aubrac en France. Photo Karine Frelin

Raymond Aubrac, 96 ans, a honoré de sa présence le baptême du collège Lucie Aubrac, hier soir, à Morvillars. Un nom chargé de symboles pour une cérémonie lourde d’émotion.

 « Je suis persuadé que le nom de Lucie Aubrac dans ce collège va vous porter chance », faisait remarquer, à la fin de son intervention, Raymond Aubrac, à l’issue de la cérémonie solennelle qui a donné le nom de son épouse au collège de Morvillars, hier soir. La chance était avec les présents, puisque le soleil a inondé longuement l’entrée du réfectoire, où a été apposée la plaque résumant la personnalité de Lucie. Si cette dernière a fait un dernier pied-de-nez à la vie en 2007, Raymond, son époux, aujourd’hui âgé de 96 ans, n’a pas renoncé à se déplacer partout où l’on honore la mémoire des Aubrac et de la Résistance : « A mon tour, je vais voir les jeunes. C’est à peu près la seule occupation à laquelle on peut encore se livrer à mon âge. J’essaie de répondre à leurs questions et leur apporter un message : Lucie incarnait une aventure d’optimisme basée sur une profonde confiance en soi. On ne se serait pas lancé dans la Résistance si on n’était pas persuadé au fond de soi que ça servirait à quelque chose ». Et sous le soleil, Raymond a patiemment écouté les hommages rendus par les élus et les élèves de troisième, qui, pilotés par leurs professeurs d’histoire-géographie, ont lu des textes, des poèmes, des messages tirés du parcours de Lucie. « Je ne connaissais pas Lucie Aubrac, avoue Mathieu, l’un d’eux. Aujourd’hui, il est intarissable. « Notre prof d’histoire nous dit qu’on a beau être un petit bled, on sait faire quelque chose ».

 

« Une enseignante passionnée »

Et il faut bien l’avouer, le nom de Lucie Aubrac, à Morvillars, est lourd de symboles : d’abord, a souligné Yves Ackermann, président du conseil général du Territoire de Belfort, la collectivité qui a en charge les collèges du département, « elle fut une enseignante passionnée ». Ce que corrobore son mari : « Elle ne pouvait pas se passer de la présence des jeunes auxquels elle avait toujours quelque chose à dire ». Et puis, le nom d’une des résistantes les plus célèbres de France est apposé au fronton d’un collège jouxtant le château où le maréchal Pétain vint passer quelques jours sur le chemin de sa retraite allemande. Ce que n’a pas manqué de rappeler Damien Meslot, député, tandis que Jean-Pierre Chevènement, sénateur, savourait la présence d’une « relation amicale déjà ancienne qui nous lie depuis vingt ans ». Dernier symbole : une femme donne son nom, pour la troisième fois, à un collège du Territoire, après Simone-Signoret et Camille-Claudel. Les dix autres ont des appellations de lieu ou d’hommes… Lucie aurait sans doute remarqué que la parité n’y est pas…

 

Le nom de Lucie Aubrac a fait l’objet d’un vote après qu’une commission interne au collège a proposé trois noms : Lucie Aubrac, Maurice-Béjart et Le Corbusier. Les enseignants, avec la documentaliste du collège, avaient alors travaillé avec les élèves sur ces trois personnalités avant que chacun se prononce, les 23 et 24 novembre 2009. 391 personnes sur les 443 que représentait l’établissement dirigé par Pierre Beisser avaient alors pris part au vote et choisi, à 67,4 % des suffrages exprimés, Lucie Aubrac. Le conseil d’administration a entériné ce choix le 27 novembre 2009, puis, le conseil général a suivi, en séance, à la majorité. « Je me félicite de ce choix positif et participatif », indiquait, hier soir, Benoît Brocart, préfet du Territoire. Une seule personnalité n’a pas souhaité être associée à ce baptême : Jean Monnier, maire de Morvillars, qui ne souhaitait pas que le collège eût un nom. Cet établissement est l’émanation de son père, Henri Monnier, artisan de la « nationalisation » du collège qui était d’abord situé au château Armand Viellard, dans les années soixante. Jean Monnier n’était pas, hier, présent à la cérémonie.

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