12 novembre 2017 : jour historique à Morvillars où la nécropole nationale vient d’être rénovée. Huit nouveaux noms de « morts pour la France » ont été trouvés. Émotion et mémoire, au nom de la paix.
« Depuis mes 15 ans, je vais au monument et jamais la pluie n’a été aussi intense ». André Gigos, le chef de la Batterie Fanfare de Dampierre-les-Bois, a tenu bon. Tout le temps de la cérémonie. Comme tous les invités, sous-préfet, élus, anciens combattants, représentants des autorités civiles et militaires, enfants des écoles, rejoints par les habitants.
« Ce 12 novembre 2017 entre dans l’histoire de notre commune », déclare le maire, Françoise Ravey. Ce jour marque l’inauguration de la nécropole, remise en état. Cette nécropole nationale, située au cimetière, célèbre la mémoire des Poilus morts en 1914-1918. Les travaux d’entretien et de rénovation qui viennent d’être réalisés entrent dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale.
Le projet, baptisé « Ranimer et faire vivre la nécropole nationale de Morvillars et le Souvenir du sacrifice des 156 soldats de la Première guerre mondiale qui y sont inhumés » a reçu le label Centenaire. « Aujourd’hui, nos dix objectifs sont atteints », résume le maire. Parmi eux, intéresser les jeunes et les familles, rechercher l’histoire des soldats inhumés, effectuer des recherches sur le cimetière militaire, le monument « lanterne des morts », l’ambulance installée au château Louis Vieillard, réveiller le devoir de mémoire.
Hier, les écoliers ont été associés à cette belle cérémonie patriotique et citoyenne qui mêlait histoire locale et grande histoire. Les enfants ont planté un arbre, symboliquement. Pour faire perdurer la Mémoire, par une transmission aux futures générations. « C’est vaincre l’oubli pour que la jeunesse entretienne les conditions de la tolérance, de la solidarité qui assureront cette paix toujours fragile », a poursuivi le maire.
Le conseil municipal tout entier s’est interrogé dès 2013 sur le centenaire de la guerre, montrant une attention au sens civique. La nécropole a ainsi retrouvé toute sa dignité.
L’historien local Patrice Boufflers a accompli un remarquable travail de recherche thématique, édité.
Des remerciements particuliers ont été adressés à Régis Ostertag, élu municipal, qui a préparé durant un an la cérémonie d’hier.
M. Emile Buisson, ancien combattant du Souvenir Français, méritait tout particulièrement les félicitations : à 5 h 30, sous la pluie déjà, il était au cimetière pour déposer les 270 chrysanthèmes d’apparat. Douze heures plus tard, il y retournait, sous la pluie encore, pour décrocher tous les petits drapeaux.
La mémoire de Louis Vieillard, maire en 1923, n’a pas été oubliée. Un extrait de son discours d’inauguration de la nécropole a été repris.
Christine RONDOT