Clin d'oeil à Patrice Boufflers

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Il est grand, fort. Il a une voix qui porte. C'est un homme chaleureux, le cœur sur la main toujours prêt à rendre service.

Il ignore qu'il figure dans le  premier bulletin municipal mais il était inconcevable qu'il ne soit pas présent dans ce numéro.

Voilà le portrait du 16ème conseiller municipal si l'équipe avait comporté un membre supplémentaire. Son projet de vie en a décidé autrement : après voir habité trente-sept années à Morvillars, il réside depuis un an en Haute-Savoie et profite de sa retraite en compagnie de son épouse. Toutefois, une partie de son cœur en est resté morvellais. Un de ses passe-temps préféré reste l'écriture.

Ce n'est pas parce que l'on cesse d'être correspondant que l'on cesse d'écrire. Patiemment, au coin de sa cheminée, il a constitué un dossier sur le patrimoine du village. Document qu'il nous a envoyé et que l'on va distiller dans nos bulletins municipaux. En effet, nous ferons paraître un article ou deux dans chaque numéro.

Certes sa modestie va en pâtir mais il faut rendre à César ce qui appartient à César et nous n'imaginons pas nous approprier ses écrits.

Qu'il trouve par le biais de cet article tous nos remerciements et notre reconnaissance.

 

Patrice BOUFFLERs historien de la commune (Est Républicain 15/11/2015)

Patrice Boufflers (ici en compagnie du maire Françoise Ravey), qui fut correspondant du Pays de longues années, voue une passion à l’histoire… et à Morvillars.

C’est un ouvrage remarquable sur la guerre de 14/18 – après celui sur les châteaux Viellard paru en septembre – que vient de publier Patrice Boufflers. Vendredi soir devant un public très nombreux l’ex-professeur des écoles, qui a quitté Morvillars pour les Alpes depuis quelques années, a présenté son ouvrage.

Un ouvrage qui relate de manière précise et très documentée cette période de notre histoire. Avec d’abord une première partie sur le centenaire de la guerre, l’histoire du monument aux morts, du cimetière. Mais aussi avec un chapitre très intéressant sur le château Louis-Viellard aujourd’hui propriété de la commune, qui devint en 1916 un hôpital militaire de la Croix-Rouge puis l’hôpital d’origine des étapes en avril 1917.

Grâce à un travail particulièrement fouillé et minutieux puisque l’auteur a consulté quelque 70.000 feuilles d’archives et les journaux de l’époque dont l’Alsace de 1914 à 1922, l’ouvrage constitue un document de référence au moment où le site de la nécropole est retenu pour figurer au patrimoine de l’UNESCO. Ainsi, sont par exemple répertoriées les fiches des trente-trois morts de la Grande Guerre, tous de Morvillars avec les fac-similés qui relatent les circonstances de leur mort et leurs faits d’armes. Tous, à l’exception d’un dénommé Auguste Conchaudron, dont la trace a été perdue.

Françoise Ravey a naturellement rendu hommage à Patrice Boufflers en le faisant citoyen d’honneur de la commune.

Monsieur l’instituteur troque sa plume pour les chaussures de marche (Le Pays 11/11/2010)

Patrice Boufflers écrit dans « Le Pays » depuis 1984. Il tournera définitivement la page ce week-end avec le salon des Arts locaux de Bourogne, commune où il a enseigné pendant quinze ans. Photo Alex Marini

Une figure du Territoire de Belfort posera définitivement sa plume ce week-end. Patrice Boufflers, instituteur syndicaliste de Morvillars depuis 1973 et correspondant du « Pays » depuis 1984, n’a pas résisté à l’appel de la montagne. Patrice Boufflers s’en va. Cette signature que nos lecteurs trouvaient depuis un quart de siècle au bas d’innombrables articles parus dans Le Pays va disparaître. Car Patrice Boufflers fait ses adieux au Territoire de Belfort pour s’installer dans les Alpes, à Domancy. Il troque les cuves à gaz de Bourogne et les fumées de l’Ecopôle pour le grand air et un joli chalet en bois qui l’attendent, lui et son épouse Martine, dans cette vallée où il pourra s’adonner à sa passion : la randonnée.

Avec son départ, le 1 er décembre, Le Pays fait ses adieux à un précieux collaborateur, et le Territoire à un défenseur de la laïcité. Avant de devenir correspondant du Pays, en novembre 1984, Patrice Boufflers était surtout Monsieur l’instituteur de Grandvillars ; l’un de ces hussards de la République comme on n’en fabrique plus aujourd’hui.

Né à Delle en 1950 où il effectue sa scolarité, Patrice Boufflers s’installe à Morvillars en 1973 avec son épouse. Le jeune couple d’instituteurs, diplômes de l’École normale en poche, se marie à la mairie de Delle. « Mais surtout pas à l’église, marmonne le bonhomme dans sa barbe. Car je suis profondément laïc et anticlérical ».

Avec son franc parler, Patrice Boufflers se faire remarquer comme syndicaliste à la CFDT de l’Éducation nationale. Du moins jusqu’en 1981, après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République. « On nous a alors demandé de ne plus manifester contre les fermetures de classe, se souvient-il. Comme je ne voulais pas faire du syndicalisme avec du Scotch sur la bouche, j’ai tourné la page, mais j’ai continué à participer aux manifs ».

C’est alors que s’écrit un nouveau chapitre tissé d’histoires parallèles : celle du père de deux enfants, Alexandre né en 1977 et Hélène en 1989, tous deux ingénieurs, celle du directeur d’école investi dans l’humanitaire avec des missions à Dassouri au Burkina et celle que les habitants du sud du département connaissent bien.

20 ans de Miss France

« Quand je suis arrivé au Pays, alors rue Fréry à Belfort, les journalistes Michel Vairetty et Max Kieffer m’ont dit de commencer tout de suite. J’étais surpris de cette confiance qu’on m’accordait sur le champ, souligne Patrice Boufflers. À l’époque on travaillait en argentique pour les photos et on écrivait sur une machine. Et chaque jour à 12 h 20, je confiais négatifs et papiers au chauffeur du bus qui remontait à Belfort et à qui je glissais une pièce de 5 F ». Patrice Boufflers se charge alors de couvrir l’actualité à Grandvillars, où il est directeur de l’école publique. Une fois muté à l’école de Bourogne, où il a enseigné pendant quinze ans jusqu’à sa retraite en 2005, il prend en charge cette commune ainsi que Morvillars. Très vite, il délaisse les lotos, repas des associations et autres « marronniers » pour la politique (lire encadré). Le spectacle historique de Brebotte, le Salon de l’agriculture à Paris dans les années 90, ou les élections de Miss France à Morvillars pendant une vingtaine d’années, sont autant de moments qu’il veut garder en mémoire. Il conserve d’ailleurs des dizaines de lettres de remerciements des plus jolies filles de l’Hexagone, avec une préférence pour Élodie Gossuin et Sophie Thalmann, « les plus sympas », sans oublier Geneviève de Fontenay. « J’étais son informateur, précise l’instituteur. Avant d’arriver dans le Territoire, elle me passait toujours un coup de fil pour savoir s’il y avait eu du changement chez les gendarmes, pompiers et élus ».

La correspondance, c’est aussi des spectacles « pas toujours bien éclairés, et sans pouvoir utiliser le flash » qu’il immortalise sur pellicule, à la Maison du peuple de Belfort ou à la Halle des cinq fontaines à Delle. Il ne veut surtout pas oublier ses rencontres avec Maxime Le Forestier, Claude Nougaro et Serge Lama qui l’a mis dans l’embarras « en demandant à toute la salle d’attendre que le photographe veuille bien ranger son matériel ». Surtout, il retient « toutes ces choses qu’on ne soupçonnait pas. Comme la ferveur de ces mamies pour Frank Michael. Le Pays, ce n’est pas seulement pour les princesses de Monaco, c’est la rencontre avec tous ces gens passionnés et passionnants ». Le verre de l’amitié va lui manquer, assure-t-il, ces petits moments où, dans les discussions, « on récolte des indiscrétions qui nous permettent d’accéder à l’information. Et surtout, on ne va plus me demander si c’est moi le Citoyen de Beaufort ! » Patrice Boufflers ne part pas inquiet puisque Claude Daucourt, lui aussi ancien instituteur, prend sa succession au Pays.

C’est avec un pincement au cœur que toute la rédaction lui souhaite d’écrire ce nouveau livre avec de longues et belles balades en montagne. Le 11/11/2010 par Alex Marini

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