L’heure de la chute a sonné pour le géant vert de la forêt Intercommunale Morvillars- Méziré (photos Daniel Daucourt).
Samedi 15 décembre 2012 après-midi, le plus gros chêne du Territoire de Belfort a été abattu devant 80 témoins. Depuis 300 ans il s’imposait dans un secteur de bas-fonds, très humide, à proximité des étangs. Mais, fragilisé par la tempête de 1999, il a succombé aux attaques des tronçonneuses. À 14 h 45, l’arbre est tombé dans un vacarme saisissant.
Situé dans la forêt intercommunale Morvillars-Méziré, le plus gros chêne du Territoire de Belfort est tombé samedi devant quatre-vingts grands témoins de l’événement.
Le chêne pédonculé avait des mensurations impressionnantes : 1,50 mètre de diamètre à 80 centimètres du sol, 4,67 mètres de circonférence. Depuis 300 ans, il s’imposait dans un secteur de bas-fonds, très humide, à proximité des étangs.
La merveilleuse fable du chêne et du roseau ne s’est pourtant pas rejouée dans la forêt intercommunale. Pendant trois siècles, la grande plante ligneuse « a résisté sans courber le dos »… ou presque. La tempête de 1999 a fragilisé « le front, au Caucase pareil » de « celui qui de la tête au Ciel était voisine ». Le roi de la forêt n’a pourtant pas cédé sous les coups d’un quelconque Zéphyr. Pour abattre Quercus robur, il a fallu des machines vrombissantes que La Fontaine n’aurait pu imaginer.
80 personnes ont tenu à assister samedi au triste événement. Françoise Ravey, maire de Morvillars, et Martial Mercier, adjoint au maire de Méziré, ont prononcé l’oraison funèbre avec entre autres le texte d’une chanson composée spécialement pour l’occasion par Francis Roth, technicien à l’office national des forêts.
Les « bourreaux » chargés d’exécuter la sentence avaient bien préparé leur coup. Des mortaises sur trois points avaient été pratiquées à sa base, des câbles tendus depuis sa cime programmaient la direction de sa chute, le cœur des branches supérieures avait été percé pour éviter que le bois ne se fende…
À 14 h 45 précises, Quercus est tombé dans un vacarme saisissant, brisant au passage quelques branches de ses congénères auxquels il apportait une protection appréciée. Reste désormais à écrire la fin de l’histoire, celle de son bois appelé peut-être à finir en horloges comtoises ou en tonneaux. Dommage que La Fontaine ne soit plus là pour une nouvelle fable !
Le 17/12/2012 par Daniel Daucourt
Pour information, le vieux chêne tricentenaire abattu dans la forêt a été acheté par une tonnellerie des Hautes Alpes : un destin très honorable pour cet aïeul… (Morvi'light de Septembre 2013)